Cadix et Costa de la Luz : Les villages fortifiés
Un voyage au coeur des campagnes andalouses permet d'évoquer les villages, l'agriculture, l'architecture et l'histoire des royaumes maures de 711 jusqu'à la chute de Grenade. La découverte des villages d'Arcos de la Frontera, de Jerez de la Frontera et de Vejer de la Frontera, pour ne citer que quelques exemples, permet d'expliquer la vie et les réalités politiques des villages qui furent situés sur les frontières entre les terres chrétiennes et musulmanes et parfois sur les frontières entre deux royaumes musulmans.
Il ne faut pas croire que les royaumes musulmans et chrétiens luttaient toujours entre eux. La réalité est beaucoup plus complexe. Sauf, dans une certaine mesure, à la fin de la période musulmane avec les rois catholiques au XVème siècle, en dehors de nombreuses périodes de paix ou de tranquillité, les différents royaumes luttaient plus pour leurs intérêts politiques et économiques à court terme que dans un esprit religieux ou de reconquête. Il était courant de voir des seigneurs musulmans s'allier avec des chrétiens contre des royaumes musulmans ou l'inverse. L'exemple du Cid est resté célèbre. Il n'y a avait pas à cette époque d'idée chrétienne de « reconquête », concept inventé plus tard, mais un ensemble de villes et de royaumes qui luttaient selon leurs intérêts, dans l'esprit féodal du Moyen-âge. Il est bon de rappeler que certaines fortifications des villages côtiers sont postérieures à cette époque et furent construites ou complétés principalement pour protéger les habitants de la piraterie.
Comme les autres villages de la région, les terres de Vejer de la Frontera furent occupées par les troupes maures dès 711. Construit sur une colline, le village, fortement fortifié, fut appelée Besher pendant toute l'époque musulmane. Nous en conservons une partie des murailles, le tracé actuel de ses rues et la porte du château du XIème siècle. Elle fut conquise par le roi chrétien Fernando III en 1250, puis reprise par les arabes en 1264, après une révolte urbaine où fut pris de force le château, pour retomber ensuite définitivement aux mains des chrétiens en 1285.
C’est un village typiquement andalou, aux murs blanchis à la chaux, aux ruelles étroites, avec ses petites places, ses fontaines, ses terrasses et ses fleurs, un village dominé par son église situé en haut de la colline. Un bel exemple d’architecture régionale qui représente bien les nombreux villages fortifiés de la région. Une découverte indispensable.
© Olatravel
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Pendant l'époque musulmane, cette ville agricole et commerciale de la Sierra de Cadix jouit d'une activité florissante. Son influence est telle qu'au XIème siècle, après la chute du califat de Cordoue, elle devient la capitale d'une des taïfas, petits royaumes indépendants, sous le règne de Ben Jazrum, souverain d'origine berbère.
La ville est alors fortifiée. De cette époque date le tracé des rues de la ville ancienne mais aussi l'Alcazar, les murailles ou encore les moulins. En 1264, la ville est conquise par le roi Alfonso X et intégrée au royaume de Castille. De nos jours, on peut admirer, au loin, perchée sur cet éperon, la silhouette des clochers de ses églises dominants ce magnifique village blanc et les environs comme un symbole de la reconquête chrétienne en ces terres longtemps musulmanes.
Nous avons envie de vous présenter dans cette région de Cadix, le village forteresse de Castellar de la Frontera, situé à la frontière avec la Costa del Sol, proche de Tarifa et Ronda. C’est un bel endroit qui domine la région avoisinante et qui vaut la peine de s'y rendre même s'il est un peu perdu dans la campagne andalouse.
Il est prouvé que la montagne sur laquelle est construit le village est habité depuis des millénaires et son histoire est marquée par la civilisation musulmane du Moyen-âge puis par celle des royaumes chrétiens. Chevaliers, ducs, moines, hommes politiques et troupes napoléoniennes marquent l'histoire de ce minuscule village fortifié d'Andalousie. Son couvent de La Almoraima, fondé en 1603, non loin de là, a une histoire aussi mouvementé que le village.
Au XXème siècle, la population du village l'abandonne même pour aller vivre à quelques kilomètres dans un autre village neuf, en bas de la montagne, afin de favoriser le développement économique de la municipalité. Seuls quelques rares habitants restent dans le centre historique qui, aujourd'hui, a retrouvé sa vitalité mais a conservé intact ses constructions et son charme d'autrefois.
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